LES BABINGA DU BAS-OUBANGU1
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE ETHNOGRAPHIQUE DES NÉGRILLES ВАКА et BAYAKA (1)
par le D< J. LALOUEL
Médecin des Troupes coloniales, Assistant dei Hôpitaux
Après avoir étudié la démographique des Babinga et donné quelques éléments anthropologiques les concernant, nous donnerons ici tous les renseignements d'ordre ethnographique que nous avons pu recueillir.
1. — Organisation sociale.
Il semble que l'organisation sociale des Négrilles, peu touchés par notre occupation, ait moins subi de modifications profondes que celle des Noirs sédentaires dont ils sont tributaires.
Le clan est la base de l'organisation sociale et politique du •jÉfc'1*- Les clans sont nombreux ; l'importance de chaque cranest variable, ceux-ci comprenant un nombre plus ou moins élevé de famille- JDlautre part, tous les individus d'un même clan ne dépendent pas*fatalement des Noirs résidant dans un même village : c'est ainsi que certaines familles du clan Manwoelé du Mindjoubou sont tributaires des Bomitaba, des Bandza, alors que d'autres familles de ce même clan sont tributaires de patrons Bogondo de Mombellou (situé à deux cents kilomètres de là). Chaque clan porte un nom auquel peuvent être données des origines diverses : soit le nom de la famille d'un ancien chef, soit celui du personnage le plus marquant du clan ; ainsi, au Mindjoubou, Manwoelé, Tourna, juge et féticheur donne-t-il son nom à un clan dont il n'est cependant pas le chef.
(1) Voir : I. Répartition et démographie des Ba-Binga du Bas-Oubangui. Bulletins et Mémoires de la Soc. ď Anthropologie de Paris, 9e série., t. 10, 1949, pp. 1-22. — II. Les Ba-Binga du Bas-Oubangui ; contribution à l'étude anthropologique des Négrilles, Bakà et Bayakà. Ibid., 10e série, t. 1, 1950, pp. 60-98.
BULL. ET MÉM. SOCIÉTÉ AXTHROr. DE PARIS. T. f, 10e "ERIE. 1950. 12
