LE PROBLÈME

DE L'ORGANISATION SPATIALE DANS LES DYSLEXIES D'ÉVOLUTION

par Nadine Galifret-Granjon

Le problème de l'organisation spatiale n'est évidemment qu'un des problèmes posé au psychologue par les dyslexies d'évolution. C'est celui sur lequel a tout spécialement porté notre étude expérimentale depuis ces deux années que le Dr Ajuriaguerra a créé son Service de Recherche et de Rééducation à l'Hôpital Henri- Rousselle.

Nous voudrions en quelques mots replacer ce problème dans le plan général de recherches que nous avons établies avec R. Zazzo pour étudier l'apprentissage de la lecture et ses troubles, non seulement dans le cadre de la consultation du Dr Ajuriaguerra, mais dans le cadre de la Psychologie scolaire, organisme avec lequel nous collaborons étroitement.

L'étude de l'organisation perceptive, dans notre plan méthodologique, a évidemment sa place entre l'étude des mécanismes sensori- moteurs de base, et l'étude des conduites symboliques, conduites dans lesquelles s'inscrit, en dernière analyse, l'activité grapholexique que nous voulons étudier.

Les données sensorielles de base sont ici la vision et Yaudition. Et le développement moteur qui intéresse plus particulièrement l'activité étudiée est le développement de la motricité articulatoire, oculaire, et manuelle.

Au cours de l'évolution de l'enfant, les données sensori-motrices s'organisent en des ensembles perceptivo-moteurs, qui seront des ensembles praxiques et gnosiques.

Pour que la lecture et l'écriture soient possibles, il faut que l'évolution psychologique de l'enfant ait atteint un niveau suffisant d'organisation pour que les matériaux grapho-lexiques prennent un sens. Et ce sens, ils vont le prendre d'une part en fonction de leurs structures temporo- spatiales (structures qui devront entraîner des conditionnements associatifs dans le sens de l'auditif au visuel et réciproquement); d'autre part en fonction de leur valeur sur un plan de référence purement symbolique.